La traversée du désert .................. (06/11/2009)

 



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Aménagement / XVII e

La traversée du désert des commerçants des Batignolles

 

 

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Benoît Hasse | 27.10.2009, 07h00

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Article paru dans Le Journal de PARIS

du 27 octobre 2009



 

 
  
   
  

Ce sera le 81 e quartier de Paris. Cinquante hectares réaménagés, plus de 3 000 nouveaux logements, des milliers de mètres carrés de bureaux, la nouvelle cité judiciaire de Paris… Une vraie ville dans la ville qui sortira de terre d’ici 2012-2013. Mais, en attendant, la zone d’aménagement de Clichy-Batignolles ne ressemble pour l’instant qu’à un vaste désert, avec le parc Martin-Luther-King en guise d’oasis.

Les centaines de salariés qui travaillaient sur l’ancienne zone ferroviaire ont quitté les lieux. Et le chiffre d’affaires des commerçants des environs commence à s’en ressentir.
« Avant de construire, il a d’abord fallu détruire, rappelle Jean-Claude Janan, président de la Capac, l’association des commerçants de l’avenue de Clichy. En moins de deux ans, toutes les entreprises du site ont été délocalisées. » Les entrepôts Géodis-Calberson déménagés à Clichy, un gros cabinet d’architecture parti dans le XIII e , des ateliers de la
SNCF
démantelés, un concessionnaire automobile déplacé… Au total, selon les décomptes que les riverains ont tenté d’obtenir à la chambre de commerce, plus de 3 000 emplois auraient disparu du secteur des Batignolles.

Pas de commission d’indemnisation

« C’est autant de clients en moins pour les commerçants de l’avenue de Clichy, résume Jean-Claude Janan. Les restaurateurs, en particulier, sont en première ligne. Ils ont vu leur chiffre d’affaires chuter du jour au lendemain. » Le boulanger dont le magasin se trouve juste devant le terrain vague, où se dressaient les entrepôts Calberson, le confirme. « Avant, beaucoup de chauffeurs routiers passaient prendre un sandwich. Depuis qu’ils ne viennent plus, ma recette a dû chuter d’au moins 20 %. »
« C’est plutôt 60 % du chiffre d’affaires qui a disparu », rectifie Mizan, qui gère un restaurant italien sur l’avenue de Clichy. « Regardez, tous les jours, c’est comme ça », indique-t-il en montrant l’établissement occupé par un seul client à 13 heures. Alertés par certains commerçants aux abois, les élus UMP du XVII e ont présenté un voeu au Conseil de Paris, la semaine dernière, afin d’obtenir la création d’une commission d’indemnisation amiable pour les riverains du chantier. Le voeu a été retoqué par la majorité municipale.
« La demande n’était pas recevable », explique-t-on au cabinet de Lyne Cohen-Solal, adjointe au maire de Paris chargée du commerce. « Les élus du XVII e souhaitaient que l’on indemnise les victimes des nuisances d’un chantier… qui n’a pas encore commencé ! Nous sommes conscients que les restaurateurs de la porte de Clichy souffrent du départ d’une partie de leur clientèle. Mais une mairie n’a ni la vocation ni la possibilité légale d’indemniser ces désagréments. »

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13:16 Écrit par JCJ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : benoît hasse |  Facebook | |  Imprimer | |