TROPHEE ACAJA décerné à la COMPAGNIE CLARANCE (02/02/2013)

• La Compagnie Clarance reçoit le Prix d'honneur décerné par l'ACAJA
Rue de la Jonquière dessinée par Utrillo L'Association des Commerçants et Artisans de la rue de la Jonquière et des rues Adjacentes, l'ACAJA, remettra son Prix d'honneur, catégorie "théâtre" à deux artistes de laCompagnie Clarance: Jean Grimaud, metteur en scène et comédien, etRodolphe Trouilleux, historien et scénariste.
Et pour cause ! L'ACAJA et la Compagnie Clarance sont sur la même longueur d'onde. Elles ont en commun la conviction que les arts, la fête et la culture fédèrent et contribuent à (re)valoriser et dynamiser les quartiers. Elles ont en commun également une égale énergie pour monter des événements dans les rues, places, squares, jardins et cafés des Epinettes : promenades littéraires, spectacles de rue, expositions sur "la mémoire industrielle des Epinettes", ou bien scènes de slam à Ciel Ouvert, déambulations musicales, soirées orientales, Jonquière Plage, etc. L'ACAJA et la Compagnie Clarance ont enfin en commun la certitude que la synergie entre associations ça n'a pas de prix ! Au Rififi, on dit "d'accord !".

Et on profite de l'occasion pour remercier Jean Claude Janan, président de l'ACAJA, pour son action sur le quartier et aux côtés du Festival du Rififi. Le trophée sera remis par Lucien Maillard, journaliste, écrivain, historien, et artisan de mille et un projets sur les Epinettes.

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PRIX D'HONNEUR 2012

Catégorie : Théâtre

décerné à l'association

Compagnie Clarance

Remis par Lucien Maillard

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Discours de Lucien Maillard

Je suis heureux de partager ce moment d'amitié pour honorer, au nom de l'ACAJA qui accomplit un travail formidable, une action durable aux Epinettes, deux amis auxquels j'ai eu la chance d'être associé dans certaines aventures littéraires, utopiques : Rodolphe Trouilleux et Jean Grimaud.

D'abord un mot sur l'âme de l'ACAJA, une âme qui dit souvent très haut ce que d'autres fuient : la vérité. Je veux évidemment citer mon ami Jean-Claude Janan qui n'a jamais cessé de croire au talent propre des habitants des Epinettes, à cet esprit de village qui les distingue, il faut bien le dire, du reste du 17e arrondissement.

Entre la Cité des Fleurs, l'ancienne usine d'Ernest Gouïn, de la Société de Construction des Batignolles, et le square des Epinettes plus haut, l'histoire a souvent été écrite, ici, par des réfractaires, des anarchistes, des gens qui haïssaient les dogmes.

C'est pour cela que Jean-Claude - homme libre entre tous - incarne bien les vertus qu'on cultive aux Epinettes.

Avec Jean et Rodolphe, nous sommes liés par ce pacte de curiosité, de passion pour l'histoire. Pas celle en dimanchée qu'on lit dans les manuels mais, comme l'écrivait Charles Péguy, "l'histoire de tous les jours de la semaine, celle d'un peuple dans la texture, dans la tissure, dans le tissu de sa quotidienne existence, dans l'acquêt, dans le gain, dans le labeur du pain de chaque jour ..."

Et l'atelier d'histoire locale, autour duquel Jean Grimaud et Rodolphe Trouilleux ont su mobiliser des talents, des énergies, c'est le récit retrouvé de la cohorte des humbles. C'est le partage de l'universel à travers l'histoire de nos quartiers familiers.

Rodolphe à force de se plonger dans les parchemins des alchimistes, dans les recueils de Nicolas Flamel ou dans les traités de Paracelse, a approché le grand oeuvre, la pierre philosophale. Son érudition, comme le Mercure de Giordano Bruno, dissout les idées reçues, dissipe les impostures; sa tendresse mélancolique pour les poètes maudits - comme Charles Cros qui passait ses soirées chez Nina de Callas, la dame aux éventails, à deux pas d'ici - nous conduit vers des écorchés vifs ou des francs-tireurs. C'et un écrivain porté par les songes baudelairiens, un éveilleur de mystères ... un révélateur, comme Hyppolite Bayard

Jean Grimaud, pour tout dire, c'est l'ami idéal, "l'ami des hommes" pour paraphraser Mirabeau. Je ne lui connais pas de défaut. Il est même ponctuel. On pourrait être jaloux de ses qualités, l'envier.

Et ! Bien non. Nous avons besoin de cet amour dont il entoure toutes les entreprises folles dans lesquelles nous l'entraînons. "Toute liberté : voilà l'amitié." disait Delteil qui ajoutait : "Le charme de vivre, c'est l'amitié - plus que l'amour, qui en est la gloire et la folie. J'ai la religion de l'amitié. Dieu même est le grand Ami. (...) L'amitié a quelque chose d'indélébile, d'irréversible".

C'est ce qui nous lie, cette liberté de parole, cette façon de choisir les sentiers peu fréquentés et les hautes herbes, les ronces parfois, de la poésie. Avec Jean, nous avons célébré des hommes et des femmes pour lesquels l'amitié était aussi capitale que l'air que nous respirons : Emile Zola, Max Jacob, Françoise Sagan. "J'ai vu des amis donner leurs vestes à leurs amis tout en sachant que ces derniers l'ignoreraient toujours", avait écrit Françoise Sagan. Ca, c'est exactement le genre de Jean ... J'aime bien cette morale de bande, cet esprit de camaraderie qui se forge dans les projets communs.

En nous voyant tous les trois - Rodolphe, Jean, Jean-Claude -, je pense au bienveillant Alexandre Dumas penché sur nous, du haut de son piédestal, plase du général Catroux. Très modestement, nous nous sommes mis dans son sillage pour raconter le passé et peut-être, comme disait merveilleusement Louis Aragon, "nous souvenir du futur". Il y a chez nous quatre un peu de Porthos - l'appétit de vivre intensément, la gourmandise des autres, le goût de la bonne compagnie -, de la vaillance irréfléchie de d'Artagnan, de la méditation et de la diplomatie habile d'Aramis et de la gravité frondeuse de mon  préféré : Athos, le perpétuel révolté, l'indigné. Dumas avait un mot pour dire ce qui nous unit :

"L'amitié est une étoile tandis que l'amour n'est qu'une bougie."

 

 

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Discours de Lucien Maillard par ACAJACAPAC

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21:21 Écrit par JCJ | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |