01/08/2013
La vie cachée des Champs-Elysées
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Source Florian Anselme
La vie cachée des Champs-Elysées :
Ces nouveaux dealers en cols blancs Vitrine incontestable de l'Hexagone, l'avenue des Champs-Elysées se transforme en même temps que la société française, et pas forcément en bien... Extrait de "La vie cachée des Champs-Elysées" (1/2). Bonnes feuillesPublié le 28 juillet 2013 RSS 1 11 9 2 59 "Bien nés et bien éduqués, des fils à papa dealent de la coke sur les Champs-Elysée entre deux cours de solfège, de philo ou de marketing." Crédit Reuters Alors que la plupart des observateurs dénoncent à l’unisson une « invasion » des banlieues, avec toute la criminalité potentielle que cela implique, une autre sorte de délinquance avance et progresse, cool et tapie dans l’ombre, dans le quartier des Champs-Élysées. Celle des fils à papa, bien nés et bien éduqués, mais qui dealent de la coke entre deux cours de solfège, de philo ou de marketing. Des jeunes à l’allure soignée, aux pulls en cachemire bleu ciel noués autour du cou et à la mèche façon James Dean ou David Bowie, que le cliché du voyou basané qui traque le camé arrange bien. Rencontre avec Nicolas C., vingt-trois ans, étudiant en école de commerce le jour, et dealeur de poudre le soir. « Des types comme moi, il y en a des dizaines, commence t- il, comme pour se dédouaner d’emblée. Et il en faut bien ! Vous croyez sincèrement que la petite bourge du seizième ira aborder un groupe de racailles pour avoir sa dose ? Ou encore qu’un gars qui passe à la télé va aller se fournir à Stalingrad ? » Nicolas n’est pas un gros dealeur. Il « dépanne », comme il dit. Mais son « altruisme » arrondit toutefois sérieusement ses fins de mois… « Ça peut monter à trois ou quatre mille, mais jamais plus ; je fais gaffe. Après, on passe dans une autre catégorie, et ça devient dangereux. Je laisse ça aux autres. » Les autres ? « Ceux qui y prennent plaisir et qui s’enrichissent vraiment, poursuit-il, des gars plus vieux qui ont leurs entrées dans le showbiz, par exemple. Ces gars-là bossent avec des poids lourds. Je n’en dirai pas plus mais, comparé à eux, moi je suis un petit joueur. Ça me paye juste ma conso perso, mes vacances, des beaux restos et quelques bonus. Un scooter par-ci, un écran plat par-là, rien de fou. » Celui qui a grandi dans les beaux quartiers de l’ouest parisien, fréquenté des écoles privées et passé ses vacances d’été à surfer au Pays Basque explique comment il en est arrivé là. « Les gens croient souvent que nos parents nous font livrer des valises de billets à chaque fin de mois, mais c’est faux. Les miens me payent mon studio, me filent un peu d’argent de poche, et ça s’arrête là. Pour le reste, il était décidé que je trouve un petit boulot en parallèle à mes cours. » Mais voilà, Nicolas n’a jamais envoyé un seul CV. Consommateur de cocaïne et de MDMA (ecstasy) depuis le lycée, il explique en être venu à « dépanner » naturellement. D’abord ses « potes », puis les potes de ses potes, et ainsi de suite. À force d’écumer les soirées étudiantes et les boîtes chics du VIIIe, le jeune homme a vite identifié le marché qui s’ouvrait à lui. « Les trois-quarts des jeunes qui sortent se shootent, au moins de temps en temps, affirme-t-il, sauf que, très souvent, ils ne savent pas où se fournir, alors qu’ils ont plein d’argent à dépenser. Donc, comme beaucoup d’autres, j’ai senti le bon créneau. Je suis devenu celui qui avait toujours ce que les autres cherchaient. » Ainsi, depuis l’âge de vingt ans, Nicolas organise ses fins de semaine en fonction de ses clients potentiels. « Une vingtaine de réguliers, et une dizaine d’occasionnels chaque semaine », précise-t-il. Majoritairement, le deal se joue dans le quartier des Champs-Élysées, où il réside également. Il rôde près des afterwork branchés, prend ses « rendez-vous », rue de Ponthieu ou dans les restaurants des artères adjacentes, et « campe » près des boîtes qu’il connaît bien. « Je ne vends jamais dans les établissements. Trop risqué. Les services de sécurité ne rigolent pas avec ça. Et avec mon réseau, je n’en ai pas besoin », explique ce jeune homme qui a voté Sarkozy aux dernières présidentielles. Ceux qui le connaissent savent où le trouver. « J’ai mes spots, explique-t-il, et j’y tourne tous les vendredis et samedis soir, mais je ne passe jamais plus d’une heure quelque part. » Avec un deuxième portable « clandestin », « quelques cachettes pour planquer la came » et un répertoire à faire pâlir d’envie les plus grands attachés de presse de la Place, Nicolas gagne donc beaucoup plus qu’il ne le ferait avec ce petit boulot de serveur à mi-temps fictif dont il parle à ses parents chaque dimanche… « Mais quand j’aurai mon diplôme j’arrêterai tout ça. Je rejoindrai la boîte du père d’un pote ou j’essayerai de créer la mienne. Ça dépendra de la générosité de mes vieux ! » Extrait de "La vie cachée des Champs-Elysées",
Florian Anselme, (Editions du moment), 2013.
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L'avenue des Ternes et ses rues avoisinantes sont proches
des
Champs Elysées !!!
08:50 Écrit par JCJ dans Sécurité des biens et des personnes, Sécurité rue de La Jonquière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : florian anselme, acaja capac | Facebook | | Imprimer |