Gigantesque "cocorico" sonore diffusé sur l'ensemble de la planète, cette distinction engagerait aussi l'Etat français à mener différents chantiers pour mettre en valeur ce patrimoine et favoriser sa transmission.
Le dossier français, déposé en janvier, concerne plus particulièrement le "repas gastronomique" des Français, soit la pratique sociale que représente sa préparation et ses rituels. Un comité d'experts, au rôle consultatif, a rendu un avis favorable en juillet, ce qui permet un certain optimisme sur la concrétisation par l'Unesco.
A ce jour, aucune gastronomie n'a encore été inscrite au patrimoine immatériel de l'Unesco.
Deux autres dossiers culinaires doivent aussi être examinés à Nairobi: le régime méditerranéen déposé par plusieurs pays et un dossier autour du maïs porté par le Mexique.
En tout, près d'une cinquantaine de dossiers doivent être tranchés, à l'unanimité.
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Le patrimoine immatériel, tel qu'il est défini dans la convention Unesco de 2003, comprend les "pratiques sociales, rituels et événements festifs" et les "savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel".
La candidature française, défendue par le président Nicolas Sarkozy à l'occasion du Salon de l'agriculture en 2008, a suscité autant d'enthousiasme que de scepticisme.
Si beaucoup de professionnels des métiers de bouche ont rapidement adhéré au projet, d'autres se sont demandés si la démarche était nécessaire: la gastronomie française est-elle réellement en péril ?
Ce n'est pas la question, assurent les défenseurs du projet. "Il ne s'agit pas de figer ou de muséifier" la gastronomie, qui reste par définition vivante et se nourrit de différentes influences, assure Pierre Sanner, directeur de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (Mfpca), chargée par l'Etat du dossier.
Mais la durée des repas en France tend à s'écourter, note sa collaboratrice Annick Vin. Et "il est nécessaire de transmettre et d'éduquer les enfants pour échapper à la standardisation" de l'alimentation, souligne-t-elle.
Pour les universitaires de l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, basé à Tours, qui ont lancé l'idée il y a huit ans, il s'agit aussi de renforcer la place de la gastronomie au sein de la culture française.
Grâce à l'Unesco, elle deviendrait ainsi un "nouveau monument du patrimoine français, à promouvoir et à conserver", note M. Sanner.
"Ce serait une petite révolution que cette culture populaire de la gastronomie rejoigne le patrimoine", un terme souvent réservé à une culture "élitiste" héritée des Lumières, souligne-t-il.