Levier de croissance, le commerce contribue fortement au dynamisme de l’économie française (notamment, en période de crise) et à la création d’emplois.
Parmi les commerces de détail, le commerce de proximité remplit une fonction essentielle dans des territoires souvent en situation de repli ou marginalisés, à la fois sociale, économique et environnementale :
- Maintien voire relance de l’emploi dans les territoires concernés
- Garantie d’un service de proximité aux habitants, notamment pour les personnes à mobilité réduite ou pour les personnes âgées
- Contribution à la cohésion sociale d’un territoire en créant un lieu convivial de rencontres et de brassage des populations
- Participation à la sécurisation d’un quartier grâce à l’existence d’une animation constante
- Réponse à des objectifs de développement durable grâce à un bilan carbone amélioré.
Pour les populations résidentes, le commerce de proximité est un élément fondamental de la qualité de vie et de l’ambiance du quartier.
En particulier, dans les Zones Urbaines Sensibles, les habitants déclarent à 90% que les commerces de proximité rendent un quartier vivant et à 38 % qu’il s’agit du premier facteur d’animation d’un quartier (Centre-Ville en Mouvement, « Les commerces de proximité dans les zones urbaines sensibles », Sondage de l’institut CSA, Juin 2008).
Les modes de consommation évoluent et les Français sont de plus en plus attachés aux commerces de proximité. En atteste le développement de nouveaux concepts au sein des groupes de distribution alimentaire (A 2 Pas, Casino Shop et Shopping, Carrefour City, Contact ou Express…).
Pour autant, la proximité progresse moins vite que le commerce en général et est même confrontée dans certains territoires à un processus de déqualification ou de raréfaction (comme dans certains quartiers centraux des villes de taille moyenne ou petite ou dans les bourgs ruraux).
Dans les quartiers d’habitat social, les pôles de proximité ont vu leur situation se dégrader sous l’effet cumulé de plusieurs facteurs :
- déclin du patrimoine immobilier (structures de copropriété qui obère toute remise à niveau, absence de gestion unifiée et d’animation)
- paupérisation de certains quartiers (baisse du pouvoir d’achat, report des actes d’achat vers les moyennes surfaces alimentaires de périphérie, développement de l’insécurité)
- montée en puissance du commerce périurbain (centres commerciaux attractifs et offre discount).
Dès lors, afin de préserver et de pérenniser le tissu commercial de proximité, plusieurs conditions doivent être réunies :
- maîtriser 100% de la propriété,
- s’insérer dans un projet urbain de qualité (choix d’un emplacement qui améliore l’accessibilité et la visibilité de l’équipement),
- concevoir un projet sur mesure (mise en place d’une offre renouvelée, adaptée aux besoins de la population, définition d’une organisation spatiale et d’une forme architecturale en rupture avec l’existant),
- mettre en œuvre une politique commerciale cohérente à l’échelle de la polarité (en termes de composition, de loyers, d’animation) et à l’échelle du territoire communal ou supra-communal.
L’action d’Epareca dans les quartiers Politique de la Ville
Comment accompagner les collectivités locales dans la restructuration commerciale de leurs zones urbaines sensibles ?
L’Etablissement public national d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux (Epareca) est un opérateur public, créé en 1996 en application de la Loi du Pacte de Relance pour la Ville, pour restructurer et pérenniser les espaces commerciaux et artisanaux dégradés. Il accompagne les collectivités locales dans la reconquête de leurs zones commerciales et artisanales de proximité, au sein des quartiers en difficulté.
Refondé en 2007, Epareca est un outil singulier de puissance publique qui conjugue sa vocation sociale à la réalité économique du marché. Il a pour mission de se substituer aux acteurs privés défaillants afin de redonner vie à des espaces commerciaux dans les quartiers en difficulté, avec un objectif central : le retour au droit commun.
Avec quel modèle économique ?
Epareca répond à une exigence de réalisme économique, car la rénovation des espaces commerciaux doit permettre une exploitation commerciale raisonnablement profitable : cette exigence est la condition de l’exercice de sa vocation sociale, définie par le législateur, celle de délivrer une offre de proximité durable, diversifiée et de qualité aux habitants des quartiers en difficulté. L’offre commerciale de proximité constitue, avec les équipements publics, des facteurs essentiels du confort de vie d’usagers et d’habitants plus fragiles que d’autres. Les interventions commerciales encouragent par ailleurs le renforcement des échanges sociaux et l’expression possible de la convivialité urbaine.
L’Etat a affirmé sa volonté de relancer cet outil public original qu’est Epareca, par le renforcement de ses moyens humains et financiers, l’évolution de son organisation et la refonte de son modèle économique. Cela constitue, pour les élus locaux, l’opportunité nouvelle de développer le volet économique, commercial et artisanal de la rénovation de leurs sites urbains sensibles.