La DATAR vient de boucler une étude originale qui structure le territoire français autour de systèmes urbains. Cette nouvelle lecture de la structuration du territoire est fondée sur les flux de personnes et de biens entre les aires urbaines et non plus sur la géographie de l’urbanisation et la concentration des fonctions socio-économiques, comme c’est habituellement le cas. Pour ses auteurs, "cette étude renvoie à une perception nouvelle du territoire français et ouvre de nouvelles perspectives pour le développement et l’aménagement du territoire national prenant en compte l’une des caractéristiques majeures de ce début de 21ème siècle : l’accroissement de la mobilité des personnes et des biens."
Pour identifier ces systèmes urbains, sept types de liens ont été sélectionnés et pris en compte simultanément : les mobilités domicile-travail, les mobilités de loisirs à travers les résidences secondaires, les migrations résidentielles, les liens de la société de la connaissance via les partenariats scientifiques, ceux de l’économie à travers les liens entre sièges et établissements d’entreprises et la grande vitesse avec un indice mixte train-avion. Trois échelles d’interdépendances ont été retenues : les relations de proximité, les relations transversales inter-systèmes à l’échelle nationale et les connexions à Paris.
Arrêtons nous sur les 26 systèmes urbains de proximité, hors aire urbaine de Paris, qui ont été identifiés. Le plus petit système regroupe cinq aires urbaines (système d’Auxerre, avec 200 000 habitants), le plus grand 30 (système Lyon-Grenoble, avec 4 millions d’habitants). Cinq type de systèmes urbains de proximité sont décrits ainsi par les auteurs de l’étude : "Avec un fonctionnement très monocentrique les systèmes urbains de Limoges, Reims et Clermont-Ferrand par exemple peuvent être figurés par l’image de l’étoile. Le deuxième ensemble, avec par exemple les systèmes de Marseille, Auxerre et Toulouse, est également très polarisé par la grande ville principale mais les autres villes du système échangent aussi significativement entre elles. Les systèmes de Brest, Pau-Bayonne, Annecy et Caen sont moyennement polarisés et développent des liens forts sur des axes privilégiés entre au moins deux aires urbaines du système. Le fonctionnement est plus polycentrique à Dijon-Besançon, Orléans-Tours, Lyon-Grenoble, et Nantes-Saint-Nazaire par exemple. Les cinq systèmes de Nice, Amiens, Le Mans-Alençon, Tours et Poitiers se distinguent par un degré de polarisation très faible signifiant une organisation polycentrique du système." Lorsque l’aire urbaine de Paris est prise en compte dans l’analyse, les auteurs de l'étude n'ont pas modifié les configurations des systèmes urbains de proximité, sauf pour les cinq systèmes de Rouen, Caen, Orléans-Tours, Amiens et Le Mans-Alençon qui sont alors intégrés comme constitutifs du grand système parisien que l’étude de la DATAR estime à 70 aires urbaines totalisant près de 17 millions d’habitants.
Ce nouveau concept de systèmes urbains de proximité est assurément promis à un bel avenir. On se souvient que la DATAR avait déjà théorisé il y a quelques années les pôles métropolitains qui font aujourd’hui florès sous la forme de syndicats mixtes. On peut donc imaginer demain de nouvelles formes de coopération pour le développement local associant toutes les collectivités, ou leurs établissements de coopération intercommunale, membres d’un même système urbain.
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